Elle ignore le statut des secrétions sexuelles féminines et effectue plusieurs prières avec les mêmes ablutions. Que doit-elle faire ?
J’ignorais le statut des sécrétions sexuelles féminines et effectuais plusieurs prières avec les mêmes ablutions avant mon mariage. Qu’est-ce que je dois faire maintenant étant donné que cela dura pendant des années ? Je ne me souviens pas comment se passaient lesdites secrétions mais je constate que maintenant elles durent la plus part du temps et s’accentuent en temps de voyage. Si je fais mes ablutions et me rend au sanctuaire et ne ressent aucune sécrétion, puissè-je me considérer rituellement propre ? Si je retrouvais des traces après être sortie du sanctuaire, devrais-je procéder à un acte quelconque ?
Louanges à Allah
Lesdites sécrétions
sont appelées par les ulémas la mouillure du vagin. Elles laissent apparaître
un liquide si fin que l’intéressée peut ne pas le sentir sortir. Leur fréquence
varie selon les femmes. Le jugement le mieux argumenté les concernant est
qu’ils sont propres, vu l’absence d’un argument prouvant le contraire. Cela
étant, on n’est pas tenu de laver les vêtements
et le corps touchés par ces sécrétions. Voir la réponse donnée à la question n°
44980.
Concernant leur
aptitude à annuler les ablutions, Ibn Hazm (Puisse
Allah lui accorder Sa miséricorde)
soutient que ces secrétions ne remettent pas en cause les ablutions. La
majorité des jurisconsultes soutient qu’elles les annulent à moins qu’elles
n’apparaissent continuellement chez une femme. Celle-ci doit alors faire ses
ablutions pour chaque prière après l’entrée de son temps. La présence continue
de la mouillure ne lui nuit pas car elle
est assimilée aux excusés tels ceux qui souffrent d’énurésie et celles en butte
à des saignements sexuels irréguliers et d’autres qui éprouvent des
facteurs permanents de ruptures des
ablutions.
Une partie des ulémas
soutient que celui subit en permanence des facteurs de rupture des ablutions
n’est pas tenu de faire ses ablutions pour chaque prière, sauf en cas de
présence d’un facteur de rupture ponctuel. En règle générale, on lui recommande
de faire ses ablutions mais ce n’est pas une obligation pour lui.
Ibn Abdel Barr
dit : «Les ablutions à faire dans la situation susmentionnée sont
recommandées mais pas obligatoires. » Il poursuit : « Parmi ceux
qui disent que la femme en butte à un dérèglement de son cycle menstruel n’est
pas tenue de faire ses ablutions (pour chaque prière) figurent Rabiaa, Ikrimah, Malick, Ayyoub et un groupe. Voir
at-Tamhiid (16/98) ; Fateh
al-Bari d’Ibn Radjab
(2/73). Cet avis est celui qui a été finalement retenu par Cheikh Ibn Outhaymine (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde). Voir
ach-Charh al-moumt’i
alaa Zad al-moustaqnaa (1/503).
Même si on retenait
que les saignements irréguliers entrainaient la
rupture des ablutions, votre ignorance qu’il en était ainsi et votre poursuite
de l’accomplissement de plusieurs prières avec les mêmes ablutions font que
vous n’êtes pas tenue de reprendre les prières du passé selon l’avis le mieux
argumenté puisque votre ignorance est une excuse pour vous. Voir la réponse
donnée à la question n° 102504.
En ce qui concerne
l’avenir, il vaut mieux que vous fassiez des ablutions pour chaque prière afin
de ne pas être concernée par la divergence qui entoure la question car le
fidèle serviteur doit prendre des précautions dans de tels cas. En effet, si on retentait l’avis selon lequel les
ablutions sont obligatoires, les actes cultuels seraient nuls sans elles. Il s’y
ajoute que même ceux qui ne parlent pas d’obligation jugent le renouvellement
des ablutions recommandé.
Allah le sait mieux.